- Le champignon investit les grandes galeries perçant les coteaux du Loir.
Châteaux et belles demeures mais aussi habitations plus simples ont été, au fil des siècles, très gourmands en pierre de tuffeau. Un matériau pour le moins vernaculaire très présent dans les coteaux bordant de Loir.
Percé de très nombreuses carrières creusées au cœur du calcaire à grain fin d’un blanc velouté, le coteau devient, en plusieurs sites, un véritable dédale de galeries enfoncées profondément sous le sol. À l’instar des caves et autres cavités, la constante de la température et de l’hygrométrie présente de nombreux avantages.
Exploitées dès le XVe siècle, ces carrières particulières se trouvent tôt ou tard privées de « filon » exploitable. Un déclin encore accentué à la fin du XIXe siècle par l’évolution des matériaux de construction. Mais, pas question de laisser vacants ces espaces qui ont demandé tant d’effort et de sueur !
Une fois de plus, l’imagination humaine se met à l’ouvrage. Bien sûr, certaines cavités sont reconfigurées en habitations, procurant une protection certaine contre le froid par exemple. Logiquement également, les galeries sont utilisées pour stocker du vin. Mais, la myciculture y trouve aussi toute sa place avec bonheur.
Le champignon de Paris est cultivé dans les sous-sols de la capitale et des banlieues environnantes, à grande échelle, depuis le XVIIIe siècle et connaît un vif succès auprès des consommateurs. Pourtant, à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, sa production est remise en cause par un concurrent de taille : le métropolitain ! Cela tombe à pic pour nos « troglos » qui offrent un asile de choix à l’agaricus bisporus à la blancheur ambrée rappelant le tuffeau l’ayant précédé.