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La qualité a sauvé la viticulture locale

Les coteaux du Loir

samedi 8 août 2020 , par Roland


Utilisation vigneronne des cavités dans le coteau.

Comme cela fut évoqué hier, les coteaux bordant le Loir ont très tôt servi d’abri aux tonneaux des vignerons. Mais, les terres pentues, bien exposées au soleil, étaient bien plus utiles encore, toutes plantées de vignes. La toponymie en conserve des traces avec le Clos de la Gorge sèche, le Pas Riche, la pente des Coutis ou bien encore le Trotte-Putain, réminiscence du juron répété à l’envi du vigneron poussant son âne au travail entre les rangs de vigne dans la pente…
Et la production de la vallée du Loir avait bonne renommée. Rabelais et Ronsard mais aussi le bon roi Henri (IV), épicuriens s’il en fut, en vantaient les mérites. Et, la production progressait sur un rythme de croisière, une part étant d’ailleurs vendue aux viticulteurs champenois (avant le temps des appellations). Mais, la Révolution est passée par là, libéralisant la production en vendant en bien national nombre de vignes propriétés du clergé ou de la noblesse, abolissant – un temps seulement – les droits et autres taxes…
La quête de la quantité (pour répondre à une consommation toujours croissante) l’emporta sur le maintien de la qualité. Et cette déraison facilita le développement de différentes maladies (pyrale, oïdium, mildiou) jusqu’à la catastrophe du phylloxéra à la toute fin du XIXe siècle.
Le vin se raréfiant, la falsification fut l’une des réponses à la demande de consommation, due principalement aux négociants. « Au bon vin divin dit vin sans eau » voyait-on il y a encore quelques années au fronton d’une maison à Lignières, une ancienne auberge en cette commune où la tradition viticole était d’importance. Cela donne un indice sur la tromperie la plus fréquente…
Le rebond se fit en plusieurs temps : l’arrachage, puis la mise en place de plants résistants, installés désormais en palissage sur fil de fer et piquets d’acacia. Pourtant, le recours aux engrais dans une quête de productivité donnait, dans les années 60 ou 70, un vin dont la réputation n’était guère fameuse.
Jusqu’à ce que la qualité reprenne la main jusqu’aux appellations d’aujourd’hui. Une victoire du bon goût mais des quelque 5.000 hectares de vigne de la fin du XIXe siècle, il ne demeure aujourd’hui que 350 hectares dont moins de la moitié en AOC.


Voir en ligne : L’article original dans la Nouvelle République du Centre Ouest du 07/08/2020

 

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