Langue
voir aussi P : patois et O : Occitan->art1526]
Je suis bien né en France mais, enfant, j’entendais bien davantage parler ce qu’on appelait alors le patois (de l’occitan en fait) plutôt que le français. A mon arrivée à l’école alors que je venais d’avoir cinq ans (je suis rentré à Pâques), j’avais bien du mal à distinguer les deux langues. Un de mes camarades, Jean-Claude, était dans le même cas que moi : il portait le même nom de famille et venait lui aussi du causse. Nous arrivions ensemble à l’école. Je ne me souviens pas si nous parlions entre nous le français ou l’occitan mais je me souviens de quelques maîtresses d’école qui ne devaient guère être diplomates. Comme (je crois) elles ne parlaient pas du tout l’occitan, elles étaient plutôt sévères lorsque nous utilisions notre langue maternelle. Jean-Claude a souvent été puni. Quant à moi, j’avais découvert que le silence était la meilleure des protections : je passais donc pour un enfant très sage alors que j’étais plutôt simplement prudent.
Je regrette maintenant beaucoup de ne pas avoir appris à lire et surtout à écrire cette langue magnifique et d’un vocabulaire très riche. Je parviens à lire les textes en occitan et, même si j’ai quelques notions de graphie occitane, j’écris plutôt phonétiquement.
J’aurai aimé, par exemple, pouvoir écrire ce texte en occitan... parce que je sais maintenant que c’est bien une langue, "une langue romane avant d’être une langue régionale". Elle a au moins mille ans de littérature. Elle a une histoire.
Pour en savoir davantage, voir "Institut d’Estudis Occitans" (en français).