Mais c’est qu’il existe aussi la généalogie génétique ! Comme les tests ADN n’existent que depuis très peu de temps, nombreux sont ceux qui pensent déjà : "Il fallait bien que ça arrive un jour !" Mais ce jour est bien plus ancien qu’on pourrait le penser en première approche.
En fait, tout à commencer avec l’étude des noms de famille en génétique. Et c’est George Darwin, le fils du célèbre Charles, qui a fait la première en ... 1875 ! D’accord, ça n’a pas beaucoup avancé jusqu’en 1990. Cette année-là, l’urologue juif Karl Skorecki s’est demandé si les Cohen, descendants du frère de Moïse, n’auraient pas tous conservé quelques marqueurs génétiques et auraient donc quelque chose en commun dans leurs gènes. Avec Michaël Hammer, ils soulevèrent un tollé général en publiant les résultats de leurs recherches dans la revue nature en 1997.
Depuis 2000, les progrès de la généalogie génétique sont énormes grâce à deux évolutions dans nos sociétés contemporaines : l’accès plus faciles aux tests génétiques et la baisse de leur coût. Les recherches se poursuivent et le nombre de marqueurs STR augmentent significativement. Les marqueurs STR (Short Tandem Notice, expression traduite en français par microsatellites) permettent de définir des groupes en génétique des populations (haplogroupes). C’est la technique dite de l’ADN-Y pour la lignée paternelle donc.
"Mais on ne parle que du chromosome Y ! Donc des hommes ! Et donc pas des femmes !" Et la féministe qui partage ma vie ajouterait "comme d’habitude..." Féministes de tous bords rassurez-vous, la généalogie génétique cherche aussi du côté des relations généalogiques par les femmes. Mais c’est une toute autre technique qui est utilisée avec l’ADN mitochondrial (en abrégé ça donne ADNmt). Peut-être que certains se souviennent des mitochondries, ces petits organites présents dans le cytoplasme des cellules. Ce sont sans doute les vestiges d’une bactérie symbiotique. Le cytoplasme ne peut être transmis que par les femmes puisqu’il vient de l’ovule. Les mitochondries ont un petit segment d’ADN qui leur est propre et qui va donc servir à suivre les lignées féminines.
La généalogie génétique peut donc suivre les lignées masculines ou les lignées féminines. Ça ne vous rappelle pas les lignées agnatiques et les lignées cognatiques ? La généalogie génétique et la génétique des populations sont donc des sciences qui "font" aussi de la généalogie !
Note 1 : petite information pour ceux qui ne sont pas familiers avec la génétique #challengeAZ G comme Génétique
Note 2 : information plus technique sur l’ADN mitochondrial
Note 3 : La génétique au service de l’histoire
Note 4 : Un Pearltree est consacré à la généalogie génétique