Broche est le hameau de mon enfance. C’est grâce à la généalogie que je sais que c’est le berceau d’une branche familiale dont le patronyme principal est Falbet (quelquefois écrit Falvet, prononciation occitane oblige).
Il fut habité depuis longtemps et pourtant, il est situé à la sortie d’une vallée sèche du causse, vallée débouchant au-dessus de la vallée de la Dordogne (dénivelé:120m !). Il y fait très froid l’hiver et mon père y a constaté que les températures étaient presque toujours inférieures à celles données par Météo France pour Aurillac, ville réputée pour être la région la plus froide de France. L’été, il y fait par contre très chaud et la ferme paternelle a souvent manqué d’eau pour alimenter le troupeau. Je me souviens des camions de pompiers qui venaient remplir notre citerne, la seule source d’eau pour toute la ferme.
Durant le dernière guerre mondiale, la maison familiale servit de base pour la résistance. J’ai découvert, il y a quelques années, qu’un certain Roland Malraux, le frère de celui qui a créé les Maisons de la Culture y habitait alors. Avec mes frères, nous avons ainsi découvert un révolver, des balles, un étui, une baïonnette, ... Nous étions enfants et je ne sais ce que sont devenus ces trouvailles ! Récemment, j’ai retrouvé un nouvel étui au cuir desséché et cassant.
Mais c’est, tout compte fait, un hameau minuscule dans lequel, durant quelques années n’habitaient que deux familles (dont la mienne). Maintenant, il y en a 7 et quelquefois 8 quand j’y viens séjourner et me ressourcer. Il n’y a rien à voir ici mais j’aime ce village plus que n’importe quel autre village au monde parc que j’y ai vécu une enfance heureuse et insouciante, loin du monde trépidant en trains de se construire. Tant que je le pourrai, j’y retournerai avec plaisir.