J’aime la trace du stylo sur le papier comme un trajet qui part d’ici pour arriver au bout de l’idée à la manière d’une aventure.
J’aime la courbe hésitante et torturée qui parcourt l’espace de la feuille pour tracer une histoire particulière, pour se souvenir, pour transmettre aux autres.
J’aime l’itinéraire sinueux que trace la plume quand elle reproduit sur le papier les chaînes de mots que construit l’esprit qui la pilote.
J’aime les ratures au milieu des écrits parce qu’elles sont preuves de la vie que l’écrivain donne aux mots et aux phrases. Mais elles sont aussi le témoignage de son respect envers le futur lecteur.
J’aime aussi l’écriture mécanique ou numérique, sans rature, enjolivée de mises en forme, toujours impeccables et surtout si facile à lire.
J’aime par dessus tout l’écriture manuscrite qui dévoile toujours un peu de ce qu’est l’écrivain et de son humeur au moment où il transfère ses mots sur le papier.
J’aime lire sans doute parce que j’aime écrire à moins que je n’aime écrire que parce que j’aime lire.