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Gintrac (46)

Mots clés : villes et villages , Lot (46)

mercredi 24 décembre 2014 , par Roland


Taillefer

Jacques Juillet, très lyrique comme ce fut souvent le cas, décrit, à sa manière, le château de Taillefer.

Des murs ruinés de Taillefer monte la plainte des lieux abandonnés par l’histoire et les hommes. Pathétiques et opiniâtres, les pierres nues dressent leurs vestiges précaires au bord de l’abîme surplombant les rives paisibles de la Dordogne. Du paysage proche jusqu’aux horizons lointains des marches de l’Auvergne, ruisselle une lumière somptueuse qui dilue, sur les vastes espaces, un fin glacis bleuté. Le passé en ce lieu émouvant reste incertain. La forteresse, construite sur un emplacement qui était un formidable poste d’observation, à la fois de la navigation de la rivière qui était en contrebas, des mouvements des chemins de pèlerinages de la plaine en face et du trafic du chemin salinier à proximité, fut peut-être à l’origine un repaire du seigneur de Loubressac, futur baron de Gramat. Il semblerait que la place appartint par la suite aux Hospitaliers de Saint Jean. Ces derniers auraient, d’après la tradition, installé dans les murs une léproserie. Pendant les guerres de religion, la forteresse fut investie par les troupes protestantes de Bessonies et Duras. Les religieuses présentes dans les lieux furent d’après la mémoire collective, attachées dans des sacs avec des chats et précipitées dans le vide... Puis l’histoire devient muette, les lieux désertés les murs lézardés avant de s’écrouler , dans l’indifférence et la solitude. Un grand pan de mur percé de deux archères cruciformes à croix pattées domine l’ensemble des ruines ou se devine les vestiges de portes en arcs brisés, de chapiteaux et de Cheminées.

Châteaux ,Manoirs et Logis " Le Lot - Editions Patrimoines & médias -1996
Ref : Châteaux , manoirs et logis : Le Lot J. Juillet Commanderies du Haut Quercy , 1975 P.R. Vernet : "Un Château de légende : Taillefer". Prudhomat magazine n° 16 octobre 1991


Sur le site "Le Limousin médiéval", Christian Bélingard apporte quelques informations sur ce château-fort en ruines mais qui domine toujours fièrement la vallée de la Dordogne : "Taillefer en Haut-Quercy : sur la trace des Templiers".


Edifiée au rebord d’une falaise et dominant le petit village de Gintrac ( Lot), cette ancienne forteresse est aujourd’hui en ruines. Mais il en reste suffisamment de vestiges pour que l’on puisse y reconnaître une des pièces maîtresses du patrimoine castral médiéval du Lot. L’étude monumentale, publiée par Gilles Séraphin en avril 2007, en apporte une brillante démonstration. On peut encore identifier plusieurs éléments de la construction qui est caractéristique de l’architecture militaire du début du XIIIème siècle : chambres de tir voutées en berceau, archères, cheminée médiévale dont subsistent deux chapiteaux, vestiges d’un couloir de latrines, autant de preuves de l’usage défensif qui était dévolu à cette maison forte.

Le "château", qui est bâti sur une corniche dominant la vallée de la Dordogne, est connu sous deux appellations. Celle de "Taillefer" fait référence à une ancienne famille bourgeoise de Martel qui aurait donné son nom à un hameau situé sur le flanc ouest du site. Le toponyme "Taillefer" a été sans doute utilisé à tort pour désigner le château. Il y aurait eu confusion avec un autre château probablement disparu qui dominait lui aussi la Dordogne au-dessus de Gluges. L’autre appellation, "château du Bastit", ferait explicitement référence à la commanderie des templiers du Bastit-du-Causse (de Gramat).

Force est de constater que l’emplacement de la forteresse est proche d’un carrefour routier majeur. La commanderie du Bastit-du-Causse fut implantée au carrefour des routes Cahors - Turenne, Gourdon - Miers - Copeyre - Martel - Hôpital St. Jean et Rodez - Gourdon. Et l’on sait aussi qu’un des itinéraires majeurs reliant le Limousin à Compostelle passait par Saint-Léonard, Uzerche, Brive, Rocamadour, et Cahors. On remarque, par exemple, que Louis XI, au retour d’un vaste périple dans le Sud-Ouest regagna la Touraine depuis Toulouse en juin-juillet 1463, faisant étape à Rocamadour, Martel, Brive, Uzerche, Limoges, Saint-Junien et Lussac. [1]

Christian Bélingard, Le Limousin médiéval (http://www.le-limousin-medieval.com), publié le 23 mai 2014



[1lettres de Louis XI, édition J. Vaesen et B. de Mandrot, société de l’Histoire de France, TXI, PARIS, 1909, itinéraire p 18-24