Mais ils ne sont pas nombreux, convenez-en. La plupart des utilisateurs se contentent simplement de cet outil qui peut les emmener sans effort, eux et leurs autres outils, eux et ceux qu’ils aiment, eux et ceux (ou ce) qu’ils doivent transporter. C’est la même chose avec le vélo.
Il existe des utilisateurs passionnés, cinglés de leur machine et de son équipement. Tellement fous qu’ils ne s’en servent quasiment jamais au risque de l’abîmer, voire de l’user. Alors, ils les collectionnent. Pour ne pas les user ! Encore heureux que, parfois, ils daignent les montrer !
Mais la plupart des possesseurs d’un vélo ne s’en servent que pour aller ailleurs. Le vélo, ça passe partout, un vrai passe-partout ! Ca se gare facilement. On a le temps de voir, de regarder, d’entendre. On peut sentir le vent qui calme ou le vent qui gerce, les odeurs des roses ou les effluves nauséabonds des pots d’échappement, l’attaque sournoise du froid et du gel, la pluie qui ruisselle et s’invite sous tous les vêtements mais aussi la fraîcheur d’une brise d’été parfumée de l’odeur de la lavande ou de l’herbe fraîchement coupée, les gouttes qui ruissellent sur la peau comme une cascade de perles, la chaleur du soleil quand perce le jour dans les brumes matinales.
Le vélo ça peut servir à aller au boulot ou à en revenir. Le vélo ça peut aussi permettre de rouler ensemble au gré des petites routes à la découverte des paysages et des gens. Le vélo c’est un engin de solitude pour rencontrer les autres.
Bon, d’accord, il existe aussi les "qui font du sport avec". Et alors, ils ont le droit, non ? Certains préfèrent des gants de boxe, d’autres préfèrent courir ou marcher, encore d’autres préfèrent bêtement pousser une balle de l’autre côté pour que les autres puissent la ramener [1].
Il faut bien de tout pour faire un monde. Mon monde à moi, c’est celui du vélo, de tous les vélos. Même si je ne m’en sers que pour faire du tourisme et des longues distances. Je ne pratiquerai jamais le cyclisme dit sportif. Je n’utiliserai sans doute jamais mon vélo pour aller au boulot. Mais je me battrai pour que tous et toutes puissent faire leur vélo.
Alors vous n’avez pas fini de me lire, de découvrir mes coups de gueule et surtout mes contradictions.