Sous les grands arbres, sur le bas-côté étroit, il semblait bien qu’un cyclo de la Ruche s’activait. Détail bizarre : les deux roues en l’air, l’engin favori des déplacements du dit cyclo semblait davantage être sur une table d’opération improvisée qu’en train de transporter son moteur vivant. Y aurait-il crevaison sous roche ?
Le temps de vaguement arrêter mon véhicule et de mettre en marche l’avertisseur lumineux de danger, j’avais acquis la certitude que la panne provenait bien des roues mais pas des pneus. Donc point de crevaison...
Après le salut cyclo-touristique traditionnel, j’appris que c’était un rayon cassé. Une nouvelle tige rigide avait été installée mais elle s’avérait inadéquate : elle était trop longue. Un savant bricolage comme seul savent en faire les cyclos était en train de réduire cette longueur à une dimension plus appropriée. bricolage commis à l’aide d’une clé à molette, d’une simple pince bien ordinaire et de beaucoup de patience. Cela tournait encore mal quand je m’arrêtais puisque la roue libre ne semblait plus libre du tout. Mais la méthode pouvait être bonne, il ne pleuvait pas et la patience semblait toujours sans limite.
Bientôt le vélo repartit ? Certes sa roue était légèrement voilée mais notre cyclo de rencontre avait décidé de rentrer ainsi chez lui, vaille que vaille. Notre Jeannot bricoleur (car c’était notre Jean-Jacques de la Baignarderie), décidait malgré tout quelques temps plus tard de changer enfin sa roue. Mais après quelques autres rayons cassés tout de même. Il arbore maintenant des roues profilées à son destrier. Il a même profité de l’occasion pour assortir la couleur des jantes et celle du cadre. Beau cadeau pour sa bicyclette qui devrait fêter cette année-là ses vingt ans.