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Revue de presse

Modernisation et travail aux briqueteries-tuileries

NR du 9 août 2012

Mots clés : Brique , Histoire et histoires

mardi 14 août 2012


[Dans la Nouvelle république,] Chaque jeudi d’août, le Grahs [1] raconte l’histoire de la Sologne. Cette semaine, les chercheurs nous mènent sur les outils de production d’époque.

La calibreuse inventée par Léon de Buzonnière.

Sur le plan industriel, le XIXe siècle est marqué par le développement de la mécanisation de la production en vue d’en augmenter le volume et, en abaissant les prix de revient, de conquérir de nouveaux marchés débordant le cadre local. En Sologne, l’activité de la briqueterie n’échappe pas à ce mouvement et des établissements voient le jour dans de nombreuses communes. Dans la plupart de ces entreprises, les propriétaires et les exploitants cherchent à moderniser la production avec des résultats variables comme avec ces deux exemples du malaxeur ou encore de la calibreuse.

Le malaxeur de Souesmes

A la tuilerie de la Bardellière à Souesmes située près de la petite rivière où se loge la Boute-Morte, affluent de la Petite-Sauldre, un malaxeur d’argile fut installé au début du XXe siècle. Il était mu par un cheval, selon le principe de la noria et permettait la bonne homogénéisation de la pâte molle en remplaçant le travail d’autrefois, entièrement manuel qui consistait à fouler au pied d’argile et à la mélanger à l’aide d’une pelle en bois. Sa production journalière, de 8 à 10 m3, était destinée à la fabrication des tuiles, briques et carreaux. Production efficace de Delahaye à Tours, cette machine était vendue sur catalogue et avait fait ses preuves avec brio contrairement à bon nombre d’innovations de l’époque.

Devenu par héritage possesseur de Montevray à Nouan-le-Fuzelier en 1842, Léon de Buzonnière s’emploie à diverses expériences. Il établit une briqueterie soit une fabrique parfaitement adaptée à la Sologne où la pierre de construction est absente et l’argile abonde. Il laisse derrière lui de nombreuses précisions sur ces installations et un mémoire de 1844 sur l’invention d’une machine à produire des briques, susceptible d’entraîner d’importants changements, tout particulièrement dans la région.

La calibreuse de Nouan-le-Fuzelier

Il y expose l’intérêt de mécaniser la production sous un mode opératoire plutôt simple qui nécessitait la présence de trois personnes. La première plaçait la brique dans la coulisse et la comprimait à l’aide de la vis  ; la deuxième actionnait le poussoir en appuyant pour calibrer la brique sur toutes ses faces et en tirant pour l’éjecter en façonnant les extrémités  ; enfin, une femme ou un enfant, récupérait la brique sur la plaque. Cette machine paraît inadaptée au travail de l’argile crue, car on peut douter de l’efficacité des six lames pour calibrer la brique dans toutes ses dimensions, sans arrachement de surface ni déformation du produit.

De plus l’inventeur n’évoque pas de lubrification et le risque de bourrage lors de l’évacuation des « copeaux ». Lors de sa présentation, il avait pourtant envisagé un rendement élevé en estimant qu’en dix heures de travail et avec une cadence de quatre secondes par brique, sa machine permettrait de calibrer 9.000 briques par jour  !

Malgré des tentatives d’amélioration, cette calibreuse fut rapidement abandonnée, ce qui n’empêchera pas le développement de l’entreprise de Montevray dont le four est toujours visible. Même si quelques opérations purent être mécanisées, le travail dans les briqueteries-tuileries de Sologne restera de tout temps tributaire d’une main-d’œuvre importante et relativement peu coûteuse, parmi laquelle les enfants tenaient une large part, comme le témoigne M. Coyen, époux de la sage-femme de Saint-Viâtre, en 1937. «  Les enfants étaient employés autrefois dans les briqueteries, pour transporter les briques du moule au séchage  : ils les portaient deux par deux, environ 3.000 par jour, soit la fabrication d’un ouvrier, ils faisaient donc 1.500 fois un trajet de 20 mètres environ avec deux briques, nus pieds et en trottant. Ils commençaient au mois de mars pour finir le jour de la Toussaint. Quand les briques étaient à moitié sèches, on les mettait dans les loges. »

en savoir plus

  • Lire dans les bulletins du Grahs les articles de Frédéric Auger et Joë l Lépine « Un malaxeur d’argile, mu par un cheval, à la tuilerie de la Bardellière à Souesmes (L-et-C), au début du XXe siècle »,
  • dans La Sologne et son passé 51, et « Ã‰volution et fonctionnement d’une briqueterie de Sologne aux XIXe et XXe siècles   : Montevray à Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher) » dans le hors-série « Les briqueteries-tuileries de Sologne » à paraître en septembre.

Les bulletins du Grahs sont disponibles par abonnement et en vente dans certaines maisons de la presse et au local de l’association, 14, rue de Beauce à Lamotte-Beuvron, ou sur le site internet : www.grahs.1901.org


Voir en ligne : L’article original sur la NR


[1Groupe de Recherches Archélogiques et Hisztoriques de Sologne