Métiers d’hier : le briquetier – tuilier
La brique fut le premier matériau de construction utilisé là où il n’y avait pas de pierre.
La région, la Sologne en particulier, possède une terre essentiellement propice à la fabrication de la brique, de la tuile, du carreau et des divers produits de poteries faciles à fabriquer mécaniquement, tels que les tuyaux de drainage, les formes de cheminées. Les forêts proches fournissent les bourrées de bois de pins utilisées dans le chauffage des fours.
Briques et tuiles se fabriquent de la même façon avec de d’argile. Le premier et le plus important des travaux consiste à « corroyer », c’est à dire pétrir la terre. Dans cette opération, on la purge des pierres et autres corps étranger qu’elle peut contenir. Ensuite, on laisse la pâte à l’air libre jusqu’à ce qu’elle acquière un certain degré de consistance. L’ouvrier la prend alors pour emplir des moules sablés pour empêcher la terre de coller. Les produits moulés sont mis dans des séchoirs, grands hangars couverts aux murs à claire-voie. Les briques ainsi préparées s’appellent « briques crues ». Elles deviennent des « briques cuites » lorsque, après les avoir séchées, on les soumet à l’action d ‘ une chaleur vive et prolongée. La cuisson, dans le four , dure plusieurs jours dont 48 heures de « grand feu » où la température s’élève jusqu’à 1200 degrés. Le refroidissement s’opère sur une semaine en débouchant progressivement les ouvertures fermées auparavant après l’arrêt du feu. La brique conservera la marque du fabricant imprimée en creux par la pression du moule : « Cerfbois, Alosse, Pontlong, etc ».
La tuile exige une pâte plus fine, mieux corroyée et comprimée, que celle de la brique. On en distingue de plusieurs espèces mais celle du pays , la « tuile plate », est renommée. La tuile mécanique dans même forme et même dimension que celle dite « de Bourgogne » mérite une mention spéciale pour ses qualités supérieures aux autres : elle résiste aux attaques du gel et des acides.
Tous ces produits étaient jadis vendus sur place aux maçons et aux couvreurs de la région ce qui donne à nos villages ce magnifique aspect d ’ anciennes constructions aux murs de briques colorées allant du rouge sombre au noir vernissé.
Article signé MR et publié le 12 avril 2011 sur http://cartophilesloiret.unblog.fr