Généalogie des MaLiBeLe
Les ancêtres ont fait ce que nous sommes. Mieux les connaître, c'est donc mieux nous connaître.
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Voilà la grande erreur de toujours : s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent.  (Jacques Lacan )
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Lorand

Site personnel de Roland Bouat. Pour les curieux : Lorand est un anagramme de Roland.

Il pleut !

On dit qu’il ne pleut pas souvent sur le causse. En réalité, ce n’est pas tout à fait vrai. On veut ainsi témoigner que l’eau y est rare, surtout l’été. Lorsque j’étais enfant, l’eau n’arrivait pas au robinet parce qu’il n’y avait aucun robinet, nulle part. Mais s’il n’y avait pas ce qu’on appelle "l’eau courante", c’est parce qu’il n’y avait aucun château d’eau et que la nappe phréatique (l’eau souterraine, se trouve à une vingtaine de mètres sous le sol naturel d’après un puits présent dans la ferme voisine (un puits qui traverse la vingtaine de mètres de roches calcaires : quel courage ont donc eu nos ancêtres pour le creuser !).

Nous vivions dans une ferme et les animaux ont besoin d’eau, au moins pour boire chaque jour. Lorsque la seule eau disponible est celle de la citerne alimentée par les toits de la ferme, il faut qu’elle ait une "sacrée" taille pour passer l’été. Toute l’année, nous la puisions à la main, le seau au bout de la corde que nous manœuvrions habilement.

Et, il était fréquent qu’elle soit à un niveau vraiment trop bas. Cela nous permettait de la nettoyer mais ne faisait pas les affaires de la ferme ! Alors, les pompiers nous amenaient de l’eau depuis la plaine, de pleins camions, plusieurs fois l’été.

Pour l’économiser, nous emmenions le troupeau à une fontaine sous Magnagues mais elle est à deux kilomètres de la maison. Quand le troupeau était sur le causse de Mansergues, il n’était pas rare que nous devions lui faire faire quatre kilomètres pour aller s’abreuver (et autant pour le retour, distance à laquelle nous ajoutions le trajet pour aller chercher le troupeau !)

L’eau est restée précieuse pour moi. Et lorsque nous nous exclamions "il pleut !", ce n’était pas de la tristesse mais de la joie que nous manifestions alors.

Incendie

Les incendies étaient rares mais, sur le causse, après une période sèche, ils étaient impressionnants. Dès mon plus jeune âge, j’ai su (je ne me souviens pas comment je l’ai appris) qu’il ne fallait pas fuir le feu qui court beaucoup plus vite que nous sur le causse en brûlant les herbes rendues très inflammables par la sècheresse. Au contraire, il faut foncer vers lui, dans un espace dégagé des genièvres parce que le front du feu est relativement étroit. Derrière, nous étions gênés par la fumée mais nous ne risquions plus grand chose.

Nous luttions contre lui, avec de simples branches pour "effacer" les flammes. Quand les pompiers arrivaient, il nous fallait les guider pour circuler entre les murets de pierres sèches, éviter les rochers cachés par la fumée et contourner les cloups (les dolines).

Je n’ai connu qu’une seule maison qui ait brûlé à quelques kilomètres. Je n’en ai vu que les restes calcinés et je ne me souviens que du formidable élan de solidarité de tous les voisins pour aider la famille qui se retrouvait sans rien (les assurances n’étaient pas encore systématiques malheureusement).

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