la faucheuse mécanique
J’ai souvent été assis sur le siège de la machine surtout à l’arrivée du premier tracteur à la ferme. Auparavant, c’était une paire de bœufs qui tractait l’engin. Mon travail, sur ce siège, était des plus réduit : relever la lame afin qu’elle ne se plante pas dans le sol (et surtout les pierres). Ma seule inquiétude était de ne pas tomber car mes jambes étaient encore un peu courtes pour s’appuyer fermement sur leurs cales. Nous fauchions le foin quasi exclusivement (la lieuse puis la moissonneuse on été réservées aux céréales). Je me souviens encore du système de débrayage à utiliser avant de relever la lame ainsi que de la tringle qui servait à bloquer la lame en position verticale pour les déplacements. Je me souviens aussi du démontage quelquefois difficile de la lame pour en affuter les triangles coupants ou pour remplacer l’un d’eux lorsqu’il avait malencontreusement cassé et faisait perdre un temps précieux.
Voir aussi (toujours dans le cadre du challengeAZ 2017) : F comme Faucheuse avec deux belles affiches sur cette machine.
à la ferme
J’ai vécu dans une ferme toute mon enfance avec ses odeurs que certains trouvent désagréables, avec ses animaux que d’autres trouvent envahissants, avec ses contraintes que d’aucuns trouvent insupportables en raison de l’absence de vacances... J’y ai vécu quinze ans, sans doute insouciant mais souvent heureux. C’est cette vie que je raconte en ce mois de juin 2017.
le feu
Dans mes souvenirs, j’ai trois images qui me reviennent autour de ce thème : le cantou, les incendies et une grosse bêtise.
La grosse bêtise est sans doute due à une curiosité scientifique naissante et déjà insatiable. J’avais lu que l’essence était très inflammable et qu’elle brûlait très très vite. Je me suis un jour retrouvé seul à la maison avec mon frère qui faisait sa sieste habituelle. Dans la cour, le jerrican, près du noyer m’a donné l’idée de vérifier la combustion rapide de l’essence : j’en versais un peu sur le sol en penchant le récipient trop lourd pour être déplacé. Je craquais une allumette et... Woufff ! L’essence a brûlé immédiatement mais, ce qui n’était pas prévu, c’est que celle continue dans le jerrican s’enflamme elle aussi. Une réaction spontanée (et sans doute pas du tout réfléchie) m’a fait éviter l’explosion du jerrican en le renversant. Oui, mais voilà, l’essence répandue couvrait le sol d’une flamme qui s’élargissait de plus en plus. Mon père, alerté par mes cris, a réussi à l’éteindre en la noyant sous une vague d’eau lancée d’une main ferme.
Je suis devenu beaucoup plus prudent depuis...
la foire
Ce que nous appelions la foire est en fait un grand marché. J’en reparlerai plus tard.
le froid
Il faisait très froid l’hiver à la maison. Elle avait été construite à la sortie d’une vallée sèche vers la vallée de la Dordogne. En 1956, l’hiver très rigoureux a gelé tous les noyers très répandus dans tous les champs des Terres Rouges (le nom du lieu porte bien son nom). C’est cette année là que nous sommes arrivés à Broche dans la maison qui allait devenir la maison familiale. Pas de chauffage (seulement la cheminée). Je ne me souviens pourtant pas du froid.
Beaucoup plus tard (j’avais alors quitté le cocon familial), quand la télévision est arrivé, mon père a découvert que les températures hivernales étaient presque toujours celles d’Aurillac (températures que donnent la météo), ville réputée pour être une des plus froides de France !